Troubles alimentaires pédiatriques et prématurité
Un lien à ne pas négliger
Mylène
9/13/20242 min read
La naissance prématurée, un événement souvent bouleversant pour les familles, peut avoir des conséquences à long terme sur la santé et le développement de l'enfant. Parmi ces conséquences, les troubles alimentaires pédiatriques occupent une place importante, souvent sous-estimée.
Les études scientifiques ont mis en évidence une corrélation significative entre prématurité et difficultés d'alimentation. Les bébés nés prématurément sont plus susceptibles de développer des problèmes pour s'alimenter, ce qui peut avoir un impact sur leur croissance, leur développement et leur qualité de vie. En effet, jusqu'à 46 % des enfants prématurés peuvent rencontrer des difficultés alimentaires au cours de leurs quatre premières années de vie, un chiffre bien supérieur à celui observé chez les enfants nés à terme.
Plusieurs facteurs expliquent cette association :
Immaturité du système nerveux central : La coordination complexe des mouvements de succion, de déglutition et de respiration, essentielle à une alimentation orale efficace, peut être compromise chez les bébés prématurés dont le système nerveux n'est pas encore complètement mature.
Stimulations orofaciales négatives : Les soins intensifs prodigués en néonatologie, bien que vitaux, peuvent parfois être associés à des expériences sensorielles désagréables pour le bébé au niveau de la bouche et du visage. Cela peut entraîner une aversion pour l'alimentation orale.
Développement altéré des compétences alimentaires : La naissance prématurée prive le bébé d'une période cruciale d'apprentissage in utero des compétences alimentaires. Le passage à des textures et des aliments plus complexes peut alors s'avérer difficile.
Problèmes d'alimentation sous-jacents : La prématurité est souvent associée à d'autres problèmes de santé, tels que des troubles de la déglutition (dysphagie) ou des reflux gastro-œsophagiens, pouvant aggraver les difficultés d'alimentation.
Il est important de souligner que plus la prématurité est grande, plus le risque de troubles alimentaires est élevé. Les bébés nés avant 32 semaines de gestation sont particulièrement vulnérables. De plus, l'utilisation prolongée d'une sonde d'alimentation, au-delà de deux semaines, est indépendamment associée à un risque accru de difficultés alimentaires.
Face à ce constat, il est crucial d'intervenir précocement. Une prise en charge adaptée, débutée dès les premiers jours de vie, peut prévenir ou atténuer les difficultés alimentaires à long terme. Une équipe pluridisciplinaire, composée de médecins, diététiciens et orthophonistes, peut travailler en étroite collaboration avec les familles pour élaborer un plan de traitement individualisé.
L'association Pomme d'Adan est là pour accompagner les familles confrontées à ces défis. Nous proposons des informations, du soutien et des ressources pour aider les enfants à surmonter leurs troubles alimentaires et à retrouver le plaisir de manger. N'hésitez pas à nous contacter, nous sommes là pour vous aider.